La Thaïlande face à l’interdiction des pesticides : glyphosate, paraquat et chlorpyrifos

En 2019, la Thaïlande a marqué un tournant majeur dans la régulation environnementale en interdisant l’utilisation de certains pesticides. Cette décision n’a pas manqué d’ébranler le paysage agricole du pays effritant aussi bien les grandes industries agrochimiques que les petits agriculteurs. Parmi les produits concernés par cette mesure législative, trois substances ont particulièrement fait parler d’elles : le glyphosate, le paraquat et le chlorpyrifos.

Une décision audacieuse prise par la commission thaïlandaise

L’interdiction de ces trois substances est le fruit d’un long débat mené au sein de la commission thaïlandaise de réglementation des produits dangereux. Cette décision marque une avancée sans précédent dans la lutte contre la pollution environnementale. En effet, il ne s’agit pas seulement d’herbicides, mais également d’insecticides dont la dangerosité pour l’environnement et la santé humaine ne sont plus à prouver.

Glyphosate, paraquat et chlorpyrifos : point sur ces herbicides controversés

Si on aborde chacune de ces substances, on aura une idée précise du challenge entamé par la Thaïlande. Le glyphosate est l’un des herbicides les plus utilisés au monde. Présent dans de nombreux produits, dont le fameux Roundup de Monsanto, il a été classé comme « probablement cancérogène pour l’homme » par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC). Le paraquat, quant à lui, se caractérise par sa forte toxicité aiguë. Il peut provoquer des lésions pulmonaires irréversibles en cas d’ingestion ou de contact prolongé avec la peau. Enfin, le chlorpyrifos est un insecticide neurotoxique qui peut avoir des effets délétères sur le développement neurologique chez les enfants.

Les conséquences de cette interdiction sur les agriculteurs

Cette décision de la commission thaïlandaise a eu des répercussions directes sur les agriculteurs du pays. Ces derniers se retrouvent contraints de repenser totalement leur manière de cultiver. Nombreux sont ceux qui soulignent la difficulté de trouver des alternatives efficaces à ces produits aujourd’hui bannis. Les coûts supplémentaires engendrés par ce changement de pratiques constituent également un défi majeur que doivent relever ces agriculteurs.

Une victoire pour l’environnement et la santé publique

Nul ne peut nier les bénéfices environnementaux et sanitaires qu’apporte une telle mesure. L’arrêt de l’utilisation de ces substances nocives permet d’améliorer la qualité de l’eau, des sols, mais aussi des aliments. L’écosystème thaïlandais, riche en biodiversité, ne pourra que tirer profit de cette initiative. De même, la santé publique, souvent affectée par l’usage excessif de pesticides, devrait s’améliorer. Les risques de développer des maladies graves liées à l’exposition à ces produits sont réduits.

Un bouleversement majeur dans le monde agrochimique

Bien entendu, cette décision n’a pas été prise sans résistance. Les grandes industries agrochimiques ont fermement contesté l’interdiction. Elles arguent qu’il n’existe pas d’alternatives aussi efficaces que les produits actuellement bannis et questionnent la pertinence de cette mesure. C’est donc une véritable lutte qui se joue actuellement en Thaïlande : entre défenseurs de la nature et avocats de l’industrie chimique, le débat est loin d’être clos.

L’exemple thaïlandais : prémices d’un mouvement mondial ?

Malgré les dissentiments, ce choix courageux de la Thaïlande pourrait inspirer d’autres pays à prendre des mesures similaires face aux ravages environnementaux causés par ces pesticides. Le changement doit venir de tous, et chaque pas compte. La Thaïlande a pris sa part, et il reste à voir comment le reste du monde répondra à cet appel à l’action.

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About the Author: Bruno Therrien